Dans un entretien sur Radio Orient, Rayan Nezzar revient sur son livre Génération Europe publié aux éditions Michalon, ainsi que sur les enjeux politiques de l’année à venir avec notamment les élections européennes de mai 2019.


En voici quelques extraits :

« Au-delà d’une minorité violente, ce qu’exprime fondamentalement le mouvement social des Gilets jaunes est une révolte des classes moyennes : la même que celle qui a conduit au vote du Brexit ou à l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et qui fragilise tant de démocraties libérales en Europe et même au Brésil. Cette révolte, il faut d’abord la comprendre pour répondre aux demandes de cohésion sociale, de justice et de protection qu’elle exprime. Une part de ces réponses sera de nature nationale – le Président a annoncé des mesures sur la fiscalité ou les retraités – et une autre part appelle une action européenne comme sur l’évasion fiscale ou le changement climatique. »

« S’il y a aujourd’hui une défiance ou un rejet de l’Europe, c’est parce que 2 Européens sur 3 considèrent que leur voix ne compte pas. Aux dernières élections européennes en 2014, l’abstention s’est élevée en France à 57 %. Parmi les jeunes, 3 sur 4 n’ont pas voté. Il nous faut d’abord reconnaître que l’Europe a été construite en quelque sorte à part des peuples parce qu’elle était d’abord un projet économique. Mais aujourd’hui, l’Europe sociale reste balbutiante et les peuples ne se sentent pas écoutés. Nous devons donc mettre l’Europe à portée d’engueulade et montrer à nos concitoyens qu’elle est bien présente dans leur quotidien et que les décisions prises à Bruxelles ou à Strasbourg les concernent. »

« J’ai été rencontrer à Londres des jeunes qui subissent le Brexit et qui ont eu des mots forts : « on va nous voler la citoyenneté européenne ». Je suis convaincu que nous devons tirer toutes les leçons du Brexit : demain, notre génération devra prendre ses responsabilités et s’engager pour que l’Europe ressemble à nos aspirations. Ce livre est un cri d’alarme : notre Europe dysfonctionne à bien des égards mais nous ne voulons pas être la génération qui prononce son éloge funèbre. L’élection d’Emmanuel Macron a déjà changé la donne en Europe et a remporté certaines batailles mais il faudra, en 2019, lui donner une impulsion nouvelle. »

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